lundi 27 juin 2016

Le Chiapas

               LE CHIAPAS 

1. Généralités du Chiapas 
              - Un état Riche en ressource
              - Une population ethnique
               => Cf ci dessous

2. Michel Chanteau, ex curé de Chenalho

3. Las abejas



1. Généralités



Le Chiapas est l'un des 31 états de la République Fédérale du Mexique. Il représente un paradoxe pour le pays. Il est en effet l'état le plus riche du Mexique en ressources naturelles, mais sa population détient le niveau de vie le plus bas.



Le Chiapas est situé au sud-ouest du Mexique et est frontalier avec le Guatemala. Il représente 3,5% de la surface du Mexique. Il est bordé par les états du Tabasco, de Veracruz et de Oaxaca condensant eux aussi un très fort taux de population indigène.

La population du Chiapas est de 4,8 millions d'habitants, dont environ 2,5 millions d'origine indigène maya. Le Guatemala est également un pays avec une forte population indigène d'origine Maya.


L'état du Chiapas est composé de 122 municipalités regroupées en neuf régions économiques. La capitale politique et juridique de l'état est Tuxtla Gutierrez (568000 habitants).

La deuxième plus grande ville est Tapachula (272000 hab), ville-tampon avec le Guatemala.

De nombreux migrants venant de toute l'Amérique Centrale, en route vers les Etats -Unis s'y arrêtent. L'autre ville-clé de cet état, que l'on pourrait qualifier de capitale historique, est San Cristobal de las Casas (250000 habitants), située au centre du Chiapas.

L'état borde le Pacifique, mais est aussi et surtout recouvert d'une forêt tropicale très dense et vaste. Le relief de l'état est très fortement contrasté. On peut le diviser en quatre principales zones: la côte Pacifique, les vallées centrales, les montagnes (los altos) où vivent une grande partie des Indigènes du Chiapas dans des petites Communautés (7800 au total) et la forêt tropicale (la selva).

Dans les altos, le climat montagneux, reste assez frais la majeure partie du temps. De fortes pluies viennent régulièrement troubler le calme de cette région, de mai à octobre, provoquant parfois d'énormes dégâts. Ce fut le cas en 2005 avec le cyclone Stan et en 1998, avec l'ouragan Mitch qui ravagea une bonne partie de l'Amérique Centrale, n'épargnant pas le Chiapas où de fortes pluies torrentielles, des inondations et des glissements de terrain avaient gravement frappé l'état. D'importantes cultures de maïs ont été ravagées.


La géographie du Chiapas est donc très diverse tant par son relief que par son climat. On peut facilement passer des régions des plateaux ou de la côte pacifique, avec un climat tropical humide, chaud et fertile, à un climat de montagne dans les Communautés des hauteurs de San Cristobal. De plus, la circulation pour se rendre dans les Communautés indigènes n'est pas toujours facile car les routes sont à peine goudronnées.



Un état riche en ressources 




Le Mexique est un pays riche en ressources naturelles, puisqu'il est le cinquième producteur mondial de pétrole (dont 35% de la production se trouve au Chiapas), et le troisième producteur d'argent.


En 2000, le Chiapas fournissait à lui seul 55%de l'énergie hydroélectrique grâce à ses sept centrales, 35% du pétrole, surtout dans le nord de l'état, près de 25% du gaz naturel et 35% du café du Mexique. De plus avec sa grande forêt, cette région bénéficie d'une ressource qui commence déjà à se raréfier : l'eau.


De nombreux projets de barrages, destructeurs pour la nature, ou d'entreprises pour gérer cette ressource s'inscrivent dans le cadre du Plan Puebla-Panama. La forêt lacandona, d'une superficie de 1,3 millions d'hectares (sur les 2 millions que compte le Chiapas), constitue l'une des zones tropicales les plus importantes du pays pour ses richesses naturelles, mais aussi pour sa position stratégique (frontière avec le Guatemala). La selva conserve une grande diversité en faune et en flore. 


Elle a cependant souffert d'une forte dégradation suite à l'exploitation du bois, à l'élevage intensif et à la forte densité de population. Il faut aussi ajouter à cela une série de politiques gouvernementales contradictoires, entre protection de l'environnement et exploitation des multiples ressources naturelles rentables.




La région du Chiapas bénéficie aussi d'un réel attrait touristique.


Le tourisme est l'une tes toutes premières industries du pays. Les site archéologieuchéologiques mayas comme Palenque (classé au Patrimoine mondial de l'Unesco), ou Bonampak, sont reconnus internationalement.


La selva (forêt tropicale) attire aussi de nombreux touristes dans ses nombreuses réserves protégées (environ 37 sur tout le territoire chiapanèque).



Cependant, et en conséquence directe, l'état fédéral a interdit l'exploitation commerciale du bois d'œuvre et la récolte du bois de feu, aggravant ainsi la situation du Chiapas alors que c'était l'une des
ressources premières de l'état. 


Ainsi les communautés locales vivant dans les forêts, ont été privées de revenu, d'emploi, mais aussi et surtout, de l'utilisation de ce bois pour faire du feu.

Cependant, la principale ressource du Chiapas reste la terre. Elle est à la base de sa culture et de son économie. La production de café, de mangue, de banane, de cacao, de maïs et l'élevage de bovins sont importants. La région fertile dont Tapachula est le pivot commercial donne d'importantes productions de bananes et de café.

Le secteur secondaire est peu diversifié et génère peu d'emplois, excepté dans le domaine des hydrocarbures. L'activité industrielle du Chiapas concerne surtout le traitement des produits agricoles comme le café, le sucre, le lait ou le cacao.

Le principal problème économique du Chiapas réside dans son système agraire, particulièrement archaïque. La réforme agraire mise en place par la révolution Mexicaine en 1910 n'y a pas été appliquée et le système de l'époque coloniale subsiste encore de nos jours, les meilleures terres appartenant à de riches propriétaires. Ce système ne permet pas à l'état du Chiapas de concurrencer équitablement l'agriculture nationale et internationale ou tout au moins américaine et encore moins depuis les accords de libre-échange nord-américain signés en 1994 par le Mexique avec le Canada et les Etats-Unis, l'ALENA. Cet accord a entraîné l'ouverture du marché intérieur et les produits

Cette situation agraire est un des problèmes primordiaux du Chiapas.

Le jour même de l'accord, cet accord a aussi entraîné une révolte des indigènes, la révolte zapatiste, réclamant un meilleur partage des terres et des ressources naturelles et la reconnaissance de leurs coutumes et de leurs langues. En réponse, le gouvernement fédéral a envoyé l'armée ; bilan: 46 morts.

En décembre 1997, les évêques médiateurs sont victimes d'une embuscade, attribuée à un groupe paramilitaire, et les observateurs étrangers sont expulsés.


En 1999, 5000 zapatistes avec le sous-commandant Marcos récoltent la signature de 3 millions de mexicains pour le respect des accords.

En 2001, une immense marche pacifique de 3000km vers Mexico reçoit l'appui de personnalités du monde entier, mais une loi votée en 2001 vient annuler toutes les avancées défendues par les indigènes ...

En 2003, ils décident de s'autogouverner, en créant cinq « caracoles » supervisant un groupe de villages autonomes et instaurant des « juntes de bon gouvernement » constituées de personnes issues des communautés, qui veillent à l'administration et à la distribution des ressources, à la justice et aux soins de santé. 



Aujourd'hui, beaucoup d'indiens ont rompu avec leur engagement zapatiste, préférant négocier du gouvernement des services publics, mais les peuples indiens ne comptent toujours pas politiquement.




Population ethnique 

L'Amérique Latine du 21ème siècle est un continent chargé de contradictions au sein desquelles tentent de se côtoyer deux différents types de classes sociales totalement opposées .D'un côté une classe sociale aisée au niveau de vie très élevé, et de l'autre une classe sociale pauvre, regroupant souvent une majorité indigène. C'est le cas particulier du Chiapas.


Avec plus de 112 millions d'habitants en 2002, le Mexique est le troisième pays le plus peuplé d'Amérique après les Etats-Unis et le Brésil. C'est le onzième pays le plus peuplé au monde. 60% des mexicains sont des métis.

Des 4,8 millions d'habitants qui peuplent le Chiapas, plus de deux millions sont des indigènes, le reste de la population étant principalement des métis, des migrants ou des créoles.

Le Chiapas a le plus fort taux de concentration de population Maya sur le territoire mexicain. Il est également le berceau de rivalités entre plusieurs Communautés partageant des idéologies différentes quant à l'intégration de leurs groupes
. 


Au Chiapas, on recense 9 ethnies différentes dans la population indigène, concentrée dans trois régions: les Altos, le Nord et la Selva. Les ethnies les plus représentées sont les Tzeltales (37,9% de la population autochtone totale), les tzotziles (33,5%), les choles (16,9%) et les zoques (4,6%), parlant des langues différentes, et beaucoup ne parlant pas espagnol. Cependant, la diversité ethnique et linguistique a été considérablement affaiblie par les pertes démographiques consécutives à la conquête espagnole et aux regroupements ethniques forcés. Toutes ces langues font partie de l'ensemble communément appelé Maya. A l'époque préhispanique, la société mexicaine était organisée selon des castes. Aujourd'hui, ce système a disparu mais le schéma global reste sensiblement le même.




Les descendants d'espagnols ou d'autres populations occidentales (France, Allemagne, Pologne, Russie...) venus en Amérique Latine après la seconde guerre mondiale, sont en général ceux qui accèdent aux plus hauts postes et dont les revenus sont les plus élevés. Ces derniers représenteraient d'après le ouvernement, un petit pourcgentage de 9% de la population. On les trouve surtout dans les grandes villes du pays et dans la capitale. Ils étaient autrefois appelés Criollos. Il n'existe pas de pourcentage pour l'état du Chiapas, mais ils sont beaucoup moins nombreux que dans les autres états du Mexique, bien que la proportion d'Allemands resta assez élevée, principalement dans le sud de l'état.



Il existe aussi une sorte de classe moyenne (pas comparable à celle des sociétés occidentales), regroupant les métis. Les métis sont les descendants à la fois des colonisateurs espagnols et des indigènes. Ils représentent 60% de la population mexicaine. Enfin, au plus bas de l'échelle, avec des revenus se situant largement en dessous du seuil de la pauvreté, de mauvaises conditions de vie et une discrimination constante, se trouvent les indigènes. 


Selon les estimations du gouvernement, la proportion d'indigènes n'ayant pas de sang européen ou africain varie entre 10 et 30 %.


Ces derniers sont au-delà de 50% dans l'état du Chiapas. Dans les communautés, ils vivent d'une agriculture de subsistance et d'un peu d'artisanat. 80% d'entre eux n'ont ni électricité ni eau potable et 80% des enfants sont malnutris.

  2. Michel Chanteau, ex curé de Chenalho



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Michel Chanteau est le curé « rouge » Français de Chenalho qui fut expulsé par le gouvernement mexicain à la veille de ses 70 ans, car c’était un témoin gênant du massacre d’Actéal. Fidèle ami de André Aubry et de l’évêque Samuel Ruiz, il vécut plus de 33 ans dans la municipalité de Chenalho, dans le haut Chiapas.
Son autobiographie « Las Andanzas de Miguel » nous donne une vision humaine et engagée de comment ont pu être ressentis tant la création de la Société Civile que le massacre d’Actéal. Elle nous montre également la position des indigènes et dénonce de manière très détaillée la création et les actions des paramilitaires.

3.Las abejas




Histoire
L’histoire de «Las Abejas» a commencé en 1992, quand un conflit de terres entre membres d’une même famille a eu lieu dans la communauté de Tzanembolom, municipalité de Chenalhó. Un lot de terre reçu en héritage devait être partagé entre un frère et ses deux sœurs. Le frère n’a pas voulu partager avec ses sœurs pour être des femmes et il a voulu que celles-ci renoncent à leur droit héréditaire sur cette terre. Comme c’est la coutume, la communauté a réalisé une assemblée et a pris la décision de répartir la terre en trois parties égales. Le frère n’était pas d’accord avec la décision et il a promis une partie de la propriété à certains de ses amis (y compris d’autres communautés) s’ils l’aidaient. Ce groupe a commencé à menacer violemment le reste de la communauté.

En réponse, les habitants de Tzanembolom ont pris l’initiative de visiter les communautés voisines pour leur proposer de former une organisation qui leur donnerait la possibilité de se défendre en cas de possibles attaques. Le 9 décembre 1992, des représentants de 22 communautés se sont réunis à Tzajalchen pour former l’organisation «Las Abejas». Après la réunion, trois personnes furent attaquées par des hommes armés. L’une d’entre elles mourut et les deux autres furent gravement blessées. Au lieu d’arrêter les agresseurs présumés (le frère non conforme et ses amis), les autorités arrêtèrent cinq personnes qui avaient participé à la réunion sans mandat d’arrestation, les accusant d’être les responsables de la violence dans la région. Les prisonniers furent conduits à San Cristóbal de las Casas.

«Las Abejas» organisèrent alors un pèlerinage jusqu’à San Cristóbal où ils réalisèrent un sit-in sur la Place Cathédrale. «Pendant cinq jours, nous nous sommes rendus jusqu’à l’endroit où les prisonniers se trouvaient entre prières et musique autochtone. Après, cela d’autres frères et sœurs de Simojovel, San Andrés, Chalchihuitán et Pantelhó se sont joints à nous». Finalement, le bureau du Procureur de la Justice de l’état s’est vu dans l’obligation de relâcher les détenus pour faute de preuves.

«Las Abejas» expliquent leur nom de cette façon : «nous nous sommes unis en 1992 parce que nous sommes une multitude et que nous voulons construire notre organisation comme les abeilles construisent leur ruche, une organisation où nous travaillons tous, en collectif, et nous sommes contents des mêmes résultats, produire du miel pour tous. Tout comme les Abeilles, nous marchons unis, nous ne nous divisons pas et nous suivons notre reine qui est le Règne de Dieu.
Nous savions depuis le départ que le travail allait être lent mais sur.»

Il existe également une autre interprétation quant à ce symbole de l’abeille «C’est un petit animal qui pique. Notre lutte est une lutte de piqûres pacifiques ».

Depuis leur premier succès, «las Abejas» continuent à s’organiser. Elles sont désormais présentes dans 25 communautés de Chenalhó et ont 4000 membres, la grande majorité, des catholiques. Durant ces cinq années d’existence, «las Abejas» ont renforcé d’autres organisations dans la région : comités de santé, de droits humains, d’alternative pour la commercialisation et le stockage du café, des groupes de femmes et des groupes musicaux. D’un autre côté, «las Abejas» se maintiennent en résistance civile : ils ne payent pas l’électricité, ni l’impôt foncier, et ils ont décidé de ne recevoir aucun appui de la part du gouvernement tant que les Accords de San Andrés ne seront pas respectés et qu’il n’y aura pas une paix avec justice et dignité au Chiapas : «nous n’obéissons pas non plus aux gouvernements municipal et de l’état parce que nous ne les avons pas élu et qu’ils ne rendent pas la justice». 

Las Abejas et les Zapatistes

Après le soulèvement zapatiste de 1994, «las Abejas» ont pris part aux Ceinturons de Paix (protection désarmée offerte par des civils) lors des négociations entre le gouvernement et l’EZLN. Mais «las Abejas» ne sont pas pour autant devenues zapatistes et elles ont décidé de rester un mouvement civil : «De la même façon que notre corps a deux yeux, deux mains et deux jambes, la société doit avoir ses deux jambes. L’EZLN en est une et nous comme civils, sommes l’autre. Nous ne sommes pas de l’EZLN parce que nous ne répondons pas à ses ordres. Nous devons continuer la lutte pacifiquement et non pas avec les armes.» 





Les zapatistes respectent le chemin emprunté par «las Abejas» parce que pour eux, «la participation de la société civile est très importante». «Las Abejas» ont décidé de faire partie du Front Zapatiste de Libération Nationale (FZLN) en tant que Société Civile «Las Abejas». Les zapatistes et «las Abejas» partagent les mêmes objectifs, mais «notre forme est différente. Nous croyons en la Bible. Nous savons la lire : nous nous devons d’aimer nos ennemis, nous ne pouvons pas tuer. Et puis surtout, nous sommes tous des paysans pauvres, des frères et des sœurs .» Dans le cadre de conflits, «las Abejas» recherchent le dialogue : «Nous parlons la même langue et pour cela, nous pouvons parler pour résoudre nos conflits». Ils savent bien les risques qu’ils courent parce que, comme ils disent : «nous sommes le tampon entre le gouvernement et les zapatistes..., si ce tampon se rompt, il est plus facile pour le gouvernement d’attaquer nos frères zapatistes».



Une violence incessante

Au cours de l’escalade de violence qui a caractérisé la municipalité de Chenalhó au cours des derniers mois de 1997, «las Abejas» ont peint sur leurs murs : «société civile, zone neutre». Pour eux, le mot neutre signifie qu’ils ne veulent pas faire partie de la violence entre ceux du PRI et les zapatistes. Ils ont agi ainsi parce que «nous ne voulons pas de problèmes, nous ne savons pas porter des armes, nous voulons dialoguer. Nous connaissons d’autres façons de lutter. Mais ceux du PRI ne nous ont pas respecté. Ils ont brûlé nos maisons et détruit notre récolte».
La majorité des membres de «las Abejas» ont du abandonner leurs foyers et leurs communautés du fait des menaces, harcèlements et agressions de la part des paramilitaires. Ils vivent désormais dans les campements de déplacés d’Acteal, X’oyep, Tzajalchen et de San Cristóbal de las Casas. Ils refusent l’aide humanitaire offerte par le gouvernement. Ils affirment qu’ils veulent que les auteurs du massacre soient d’abord punis.


Les martyres d'Actéal Toutes les victimes du massacre d’Acteal étaient de «las Abejas». Selon elles, ceux qui ont attaqué l’ont fait parce qu’ils savaient que «nous n’avions pas d’armes pour nous défendre. Suite aux attaques antérieures de ceux du PRI contre les zapatistes, certains PRIistes ont été tués eux aussi». Les victimes savaient qu’elles allaient être attaquées, parce qu’elles avaient reçu des avertissements depuis la veille. «Mais nous avons décidé d’avoir confiance en Dieu et nous avons commencé à prier dans l’église. Nous savons désormais que ceux qui sont morts étaient des martyrs. Nous allons construire un sanctuaire pour eux à Acteal. Nous savons que Dieu a reçu les 45 qui sont morts et qu’il se prépare à nous recevoir. Parce que la lutte continue. Nous n’avons pas peur de mourir. Nous sommes prêts à mourir mais pas à tuer. Si Dieu nous permet de vivre quelques jours de plus, c’est bien. Si non, c’est bien aussi ».



«Las Abejas» ne sont pas un groupe faible et sans défense, comme certaines personnes le disent et comme les paramilitaires assassins ont pu le voir. Au contraire, dans un scénario dominé de manière croissante par la violence, «las Abejas» se sont transformées en un acteur dangereux et menaçant, «armé de l’amour de Dieu» qui rompt la logique de «oeil pour oeil». Avec leur attitude, elles laissent à découvert la violence illégitime du pouvoir auquel elles font face : «Certains d’entre nous sont morts, en semant les graines de paix pour d’autres. Nous savons que la lutte continue en nos enfants. Maintenant tout le monde nous connaît et nous comprend. En dépit de ce qui s’est passé à Acteal, nous croyons toujours en notre cause ».







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